Economie : Atelier Ramadies, une cartonnerie emblématique à Puycelsi

Après quelques mois d’arrêt, suite au rachat de l’entreprise autrefois connue sous le nom de Cartonnage de Ramadies, Linda et Marie ont repris le rythme. Elles s’affairent avec soin pour perpétuer, de manière traditionnelle et artisanale, ces boîtes en carton emblématiques de cet établissement historique.

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Le repreneur, la Reliure du Limousin, n’est pas un inconnu : c’est une entreprise réputée dans la reliure et la restauration de documents anciens, et un ancien client fidèle de la cartonnerie. « Ils appréciaient notre travail, la qualité était au rendez-vous, et ils se sont dit qu’il fallait garder ce savoir-faire, du coup ils ont repris l’entreprise », explique Linda, qui travaille ici depuis presque 20 ans. « On fait partie du décor ! » ajoute-t-elle en riant.

Des cartons pas comme les autres

La spécialité de l’entreprise ? Le carton d’archivage à pH neutre. Un carton au gris feutré, pensé comme un mille-feuille, conçu pour conserver archives, documents précieux ou livres anciens. « Il ne retient pas l’humidité, empêche les champignons de s’installer et est traité pour ralentir la propagation du feu en cas d’incendie », explique Marie.

Dans leur atelier, Marie et Linda manient des machines d’un autre temps. Chaque geste compte : pliage, agrafage, passage et collage des lies en coton non traités avec un petit bout de toile… Tout est fait à la main, et chaque boîte gagne ainsi une qualité que peu d’autres pourraient égaler. À elles deux, Marie et Linda confectionnent chaque mois entre 1 000 et 1 500 cartons, un rythme impressionnant pour un travail artisanal aussi minutieux.

Une entreprise exemplaire en matière de zéro déchet

La teinte grise de ce carton, aussi précieuse que ce qu’il contient, vient de sa fabrication. « C’est sa couleur naturelle », explique Linda. Elle est obtenue à partir de cartons recyclés : « Ça vient simplement du mélange des encres. » Et les chutes de coupe ? Rien n’est perdu. Linda et Marie les collectent, les renvoient à l’entreprise qui les fabrique dans la Creuse, et elles les récupèrent ensuite sous forme de nouvelles plaques prêtes à plier. « La boucle est bouclée ! » sourit Linda.

Les chutes sont aussi récupérées par le Fablab de Graulhet pour faire des lanternes de Noël, ou par l’école de Puycelsi pour être utilisés comme support de dessin !

Pour les lies en coton qui scellent les boîtes, une machine découpe exactement la longueur nécessaire, pour éviter tout gaspillage. Quant aux petits bouts de toile, Linda rigole : « La toile coûte cher, alors croyez-moi, il n’y a pas de perte là-dessus ! »

L’atelier Ramadies n’est pas seulement un exemple de savoir-faire artisanal : c’est aussi une entreprise qui montre qu’on peut allier qualité, tradition et gestion responsable des déchets. Dans un secteur de niche, Linda et Marie perpétuent un métier précieux avec minutie et passion, faisant de leur atelier une fierté pour tout le territoire.