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Près de Toulouse, on pénètre dans l’univers de Barbra Armbruster comme on entre dans une bibliothèque vivante : partout, des livres, des peintures et des objets racontent ses voyages et ses découvertes. Ici, la passion et la curiosité se mêlent aux souvenirs de terrains, du Mali à la péninsule Ibérique, et aux mille expériences qui jalonnent sa carrière. Directrice de recherche au CNRS, c’est grâce à Barbara que le projet de reconstitution du torque de Montans a pu démarrer. Rencontre avec une femme fascinante, dont la vie entière est dédiée à comprendre et transmettre le geste et le savoir des artisans d’hier.
Publié le 16 septembre 2025
Avec un parcours d’exception, Barbra Armbruster est à la fois bijoutière-joaillère, archéologue, ethnographe et directrice de recherche au CNRS, au laboratoire TRACES (UMR 5608 du CNRS) de Toulouse. Après ses débuts dans la bijouterie-joaillerie, elle s’est tournée vers l’archéologie et l’ethnographie, réalisant un master comparant les pratiques africaines et européennes, puis un doctorat sur le travail du bronze, de l’or et de l’argent dans la péninsule Ibérique à l’âge du Bronze. Barbara s’apprête désormais à obtenir le statut de directrice de recherche émérite, un titre honorifique qui lui permettra de rester associée à son laboratoire, de poursuivre ses recherches et de continuer à transmettre son savoir.
Le parcours de Barbara témoigne d’une curiosité insatiable et d’un désir profond de comprendre les objets, leurs techniques de fabrication et les sociétés qui les ont façonnés. Cette quête l’a menée jusqu’au Mali, entre 1985 et 1987, où elle a observé les pratiques traditionnelles de l’orfèvrerie : une expérience marquante, « autant en tant que bijoutière qu’en tant qu’archéologue », se souvient-elle. Toujours animée par cette même exigence de compréhension, Barbara aborde chaque objet avec la même attention, cherchant à en percer le geste et la technique, comme elle l’a fait pour le torque de Montans. Ainsi, lorsqu’elle a été sollicitée par la conservatrice du Centre archéologique de Montans pour réaliser une copie du torque afin d’en proposer une réplique au plus près de son lieu de découverte, Barbra a répondu : « Avant de le reproduire, il faut que je voie l’original ! ». Celui-ci, conservé au Musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, constitue une pièce phare de leur collection. Grâce à la collaboration de Laurent Olivier, conservateur en chef du musée, l’objet a pu être exceptionnellement transféré à l’IRAMAT d’Orléans, laboratoire du CNRS spécialisé dans l’étude des matériaux archéologiques, où Barbara l’a analysé en profondeur.
C’est à ce moment que le torque a révélé toute son ingénierie et sa technicité : « J’avais observé des torques esthétiquement comparables, tous réalisés par coulée à la cire perdue. La véritable révélation a été de constater que le torque de Montans ne suit pas ce procédé et met en œuvre une technique encore plus sophistiquée. » L’observation à la loupe, puis au microscope électronique à balayage, a permis de montrer que le torque avait été fabriqué à partir d’une fine tôle d’or, mise en forme et repoussée en relief avec une précision remarquable.
Cette découverte a permis à Barbra de comprendre que le torque ne pouvait être reproduit que grâce à l’art de la ciselure. Bien qu’elle ait elle-même pratiqué cet art au cours de sa carrière, la reproduction d’un objet d’exception comme le torque de Montans nécessitait l’expertise d’un maître. C’est ainsi que la collaboration avec Antoine Legouy, orfèvre-ciseleur et Meilleur Ouvrier de France, est née.
« Il y a eu de nombreux essais pour comprendre comment le fabriquer. C’est aussi pour cela que l’exposition s’intitule L’or et le geste : pour reproduire le torque, il a fallu saisir l’ensemble : les outils, la technique, mais aussi le geste ».
Ensemble, ils ont expérimenté avec différents outils, certains en os, chacun taillé pour marcher dans les pas des artisans celtes. Ils ont testé plusieurs types d’instruments et de matériaux, explorant toutes les possibilités : « Les décennies d’expérience d’Antoine en ciselure ont été un atout considérable », souligne Barbara.
Parmi tous les acteurs du projet, Antoine et Barbara se sont rencontrés pour parvenir à reproduire le torque de Montans à l’identique, dans la matière, dans le geste et avec les outils qui auraient été utilisés par les artisans celtes. Grâce à cette rencontre entre savoir-faire et analyse scientifique, le torque de Montans retrouve son éclat et son geste d’origine, fidèle à la tradition des artisans gaulois.
Accédez au détail du programme du week-end inaugural de l’exposition l’Or et le Geste au centre archéologique de Montans !
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