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C’est en plein cœur de Gaillac, sur l’avenue Joseph Rigal, qu’Anaïs, alias Madame Barbotine, a posé son tour et ses pains de terres. À travers la grande baie vitrée, on peut la voir à l’œuvre, concentrée, les mains plongées dans la matière. Dans l'atelier qu'elle partage avec deux autres créatrices, Émilie et Léa, Anais crée, tourne, et enseigne aussi. De la terre au four, du geste à l’émail, chaque pièce raconte une recherche, une envie, un moment. Rencontre avec une céramiste qui aime autant transmettre que tester, et qui continue, toujours d’explorer.
Publié le 8 septembre 2025
Adolescent, Antoine Legouy n’était pas vraiment scolaire. Il n’était pas non plus issu d’une famille d’artistes, mais il était bricoleur, curieux, et aimait travailler de ses mains. C’est grâce à l’épreuve du dessin qu’il a pu intégrer la prestigieuse École Boulle. Encore aujourd’hui, le dessin reste à ses yeux la base de tout artisanat d’art : « Il faut créer cette fluidité entre l’œil et la main. » Car dans l’artisanat d’art, le geste n’est pas guidé par la quête de perfection, mais par celle de l’harmonie : « il faut que la main comprenne, pour que l’œil puisse reproduire ce qu’il voit. »
Grâce à son expertise et à sa passion pour les objets singuliers et « non standardisés », Antoine a été amené à travailler avec nombre de clients, dont des institutions. Parmi elles, la DRAC d’Orléans, avec laquelle il avait collaboré sur la reproduction d’une parure gauloise.
Familiarisé avec le monde de l’archéologie et du patrimoine, le nom d’Antoine s’est imposé pour redonner vie à la pièce hors du commun qu’est le Torque de Montans. Habitué à « voyager dans le temps », Antoine ne s’était pas senti intimidé au départ. Mais la découverte de la pièce originale au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye lui a fait mesurer l’ampleur du défi : « C’est là que le vertige est arrivé, je n’avais jamais vu un objet de cette nature aussi fouillé. »
Accompagné par le regard expert de Barbara Armbruster, chercheuse au CNRS et spécialiste de l’orfèvrerie celtique, Antoine s’est rapidement rendu compte que seule la ciselure permettrait de percer les secrets du torque de Montans. Contrairement à l’orfèvrerie, qui façonne les objets dans leur forme (coupes, vaisselle, pièces religieuses ou profanes…), la ciselure est un travail de surface, ornemental : on sculpte le métal pour en faire surgir le décor.
Là où le joaillier fond, lime ou scie, le ciseleur, lui, repousse. Cette technique, qui consiste à modeler le métal par l’envers pour en faire jaillir les formes sans l’altérer, s’est imposée comme une évidence dans le projet de reconstitution du torque. Mais avant de le reproduire, il fallait comprendre : la matière, les gestes, les outils. Une démarche naturelle pour Antoine, dont curiosité et observation sont les maîtres mots.
« Je pars du principe que l’on ne sait pas vraiment où l’on va quand on ne sait pas d’où l’on vient », confie-t-il. Que ce soit pour un vase antique ou un bijou égyptien, il insiste sur l’importance de suivre le chemin des anciens : « Ne serait-ce que pour arriver à reproduire, puis innover. »
Dans un monde où tout va trop vite, « où l’on voit sans vraiment regarder », le métier de ciseleur s’efface doucement : aujourd’hui en France, les artisans en activité se comptent sur les doigts d’une main. « C’est la dure réalité de voir les rangs se clairsemer au fil des ans », observe Antoine.
Le constat ne date pas d’hier. En 1986, au moment de s’installer à son compte, ses enseignants l’avaient averti : « C’est un métier sinistré, tu n’y arriveras jamais. » Obtenir, des années plus tard, le titre de Meilleur Ouvrier de France en ciselure sur métal et orfèvrerie fut sa réponse à ce premier défi. Une reconnaissance précieuse, accordée par ses pairs, qui a aussi nourri une certaine exigence intérieure : « T’as réussi à faire ça, maintenant il faut continuer », lui murmurent encore ses pensées.
Aujourd’hui, faute de candidats, le concours n’est plus organisé pour cette spécialité. « Parce que quelque chose devient rare, on le supprime. Et puis un jour, cela disparaît, et l’on se désole alors qu’on n’a rien fait pour le maintenir », regrette Antoine, un peu amer face à une logique qui préfère tourner la page plutôt que de la transmettre.
Mais pas de quoi décourager cet artisan aux mille outils et savoir-faire, puisque Antoine continue. Non plus pour la reconnaissance, mais pour la transmission.
Le 19 septembre prochain, à l’occasion du week-end inaugural de l’exposition L’or et le geste au centre archéologique de Montans, il accompagnera les étudiants de la filière joaillerie du lycée Clément de Pémille. Une façon de raviver la flamme, de faire circuler les gestes, et surtout, de nourrir cette curiosité qui, depuis toujours, guide Antoine dans son art.
Accédez au détail du programme du week-end inaugural de l’exposition l’Or et le Geste au centre archéologique de Montans !
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