Culture, Torque : Brice Baulès, changer de voie, sculpter la sienne

Rendez-vous à la gare de Couffouleux. Derrière la grande porte de “L’Atelier du Rail”, un escalier en colimaçon mène jusqu’à l’atelier de Brice Baulès, bijoutier et ancien élève du lycée Clément de Pémille à Graulhet.

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L’atelier du Rail, repère de créateurs 

Cet ancien appartement de fonction ne se reconnaît plus. Depuis trois ans, Brice et son ami Nil Revel, réparateur d’accordéons, y ont installé leurs ateliers. C’est grâce au programme 1001 gares de la SNCF, qui permet de réinventer les espaces vacants à travers des projets commerciaux, artisanaux, que ce lieu a trouvé une nouvelle vocation

Une fois l’appel à projet remporté, les deux jeunes artisans retroussent leurs manches : pendant huit mois, ils abattent, isolent, câblent… et offrent au lieu un nouveau souffle. Aujourd’hui, ils sont 6 créateurs à mélanger leurs arts, de la poterie à la couture en passant par la joaillerie. Un vrai laboratoire créatif : “« C’est motivant et enrichissant. On se donne des coups de main, on mange ensemble le midi… » raconte Brice. Partisan du travail en commun, il a par exemple prêté main-forte à Nil pour réparer la mécanique d’un accordéon, et travaille actuellement sur une collection en duo avec la céramiste Léa Zanotti, mêlant métal et céramique. 

La passion révélée  

Aussi loin qu’il s’en souvienne, Brice a toujours aimé bricoler, manipuler, créer de ses mains. Il a même poursuivi les arts plastiques jusqu’à la fin du lycée. À 25 ans, licence de neurosciences en poche, il décide de changer de voie : « Préparer des solutions toute la journée, ça ne me branchait pas », sourit-il, un fil d’argent entre les doigts. Il s’offre alors une année pour respirer, le temps de réfléchir à ce vers quoi il souhaite se tourner. Il recommence à créer, un peu par instinct : « J’ai testé plusieurs choses, je créais des bijoux fantaisie pendant mon temps libre… ». Peu à peu, la flamme se ravive. Brice décide alors de s’autofinancer une formation CAP au lycée Clément Pémille à Graulhet, dans la filière joaillerie. 

Faire ses classes avant de se lancer quête de création 

Fraichement sorti de l’école, Brice s’envole pour Toulouse et plonge directement dans le grand bain. Il intègre l’équipe de Bijoux Angie où pendant 3 ans, il gère à lui seul toute la partie atelier. Une manière de faire ses classes, et d’acquérir toutes les connaissances nécessaires au métier : ”j’ai toujours voulu être à mon compte, cette expérience m’a permis de me roder, d’apprendre sur les tas les choses que je ne connaissais pas”. Une expérience qu’il recommande d’ailleurs à tous les futurs joailliers de son ancien lycée

Les métaux modelés

Si certains se fondent dans le travail de la pierre, Brice, lui, préfère les métaux : “je préfère les bijoux bruts, épurés, et grâce aux techniques de la bijouterie traditionnelle, les polis sont comme des miroirs”. Il manipule le laiton, l’argent, et même l’or sur demande de ses clients. 

Curieux et toujours en quête de nouvelles idées, Brice imagine déjà comment étoffer sa collection. Aux côtés de ses bagues, bracelets, colliers ( et même briquets ! ), il aimerait redonner vie à des objets oubliés : boutons de manchette, broches, bijoux de col… autant de formes anciennes qu’il rêve de remettre au goût du jour. 

C’est donc tout naturel pour ce passionné du geste et du savoir-faire de participer au village des créateurs lors du week-end d’inauguration de l’exposition L’Or et le Geste, les 19 et 20 septembre prochains : « Les recherches sur les techniques traditionnelles me parlent beaucoup. C’est en pratiquant que l’on se demande comment on faisait certaines choses avant. » 

Accédez au détail du programme du week-end inaugural de l’exposition l’Or et le Geste au centre archéologique de Montans !