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“ORAJ”. Un nom que Gabrielle a choisi comme un écho à sa propre histoire. Née un soir d’orage en plein hiver, sous un ciel où les éléments s’accordaient en « une partition chaotique et subtile », elle aime ce phénomène pour sa force régénératrice : « Il bouscule, purifie, nourrit », confie Gabrielle. Dans son atelier, c’est un peu le même théâtre : le métal, la chaleur du four, la couleur intrigante de l’émail… tout s’orchestre dans un mouvement constant. Gabrielle, tempétueuse comme les forces qu’elle admire, vit dans un bouillonnement créatif où les idées fusent et les projets se chevauchent. Sur chaque étagère s’accumulent ébauches, essais, éclats de matière… comme autant de promesses à venir. C’est ici, à Lisle-sur-Tarn, que depuis six ans, elle exerce en tant que bijoutière-joaillière et émailleuse de métal. Rencontre avec une artisane d’art qui collectionne émaux centenaires et défis techniques pour des créations uniques.
Publié le 3 août 2025
Le parcours de Gabrielle est à son image : CAP bijouterie-joaillerie en poche à vingt ans, elle poursuit ses études aux Beaux-Arts, puis jusqu’au master d’Histoire de l’art où elle se spécialise en critique d’art, guidée par une curiosité insatiable. Coordinatrice culturelle au sein d’un musée, mais aussi guide-conférencière en Inde, sa route, sinueuse, suit toujours le même chemin : celui de l’art, du geste et de la matière.
Si Gabrielle découvre l’émaillage sur métal dès sa première formation, ce n’est que 17 ans plus tard qu’elle y revient enfin. Après avoir décelé chaque ficelle de son métier dans le monde muséal, elle décide de se lancer puis intègre le CAP Émailleur d’Art sur Métaux à Limoges, seule école en France à former à ce métier rare. Elle rejoint alors les rangs des quelques 200 artisans en exercice dans tout le pays.
Si Gabrielle tient à son statut officiel d’artisane d’art, cela n’en fait pas moins d’elle une véritable artiste : au-delà de l’émail et du métal, son atelier abrite d’autres passions qu’elle cultive dès qu’elle en a l’occasion : peinture à l’huile, mosaïque, linogravure, céramique… Autant de disciplines qu’elle aime croiser, comme on mêle des couleurs pour en inventer une nouvelle.
« J’aime le côté capricieux de l’émail », confie Gabrielle avec un regard espiègle. « À chaque cuisson, tout peut changer : les teintes, la texture, l’équilibre de la pièce..il faut bien maitriser le processus de chaque pièce pour rester au maximum maître du jeu – surtout quand on métisse diffférentes techniques d’émaillage – car tout se joue jusqu’à la dernière cuisson » explique Gabrielle, toujours à la recherche du point d’équilibre
Cet aléa fait partie de l’émaillage sur métal, un art qui marie précision et patience. Le support doit d’abord être découpé, mis en forme, limé, brasé, parfois martelé, ou ciselé et enfin recuit, poli et dégraisser avant de pouvoir recevoir l’émail. Vient ensuite le dépôt minutieux de la poudre de verre colorée, qui sera fondue à plusieurs reprises à des températures allant de 750 à 900 degrés !
« Entre chaque couche fine, il faut laisser refroidir, insérer par exemple du paillon d’or ou du fil d’argent, réémailler, chasser toute l’humidité avant de réenfourner….trouver la juste souplesse pour que l’émail ne se fende pas ou que les couches ne s’effondrent pas les unes dans les autres est une vraie danse avec le feu »
Si le travail de la matière est infini, la créativité de Gabrielle ne connaît pas le repos elle aussi. Sur le long terme, Gabrielle imagine créer de petites amulettes émaillées, des tableaux sur plaque, mais aussi revenir à un désir ancien : celui d’explorer les techniques mixtes en mêlant le métal à la céramique, à la mosaïque, au bois…
Son imagination, inépuisable, la pousse vers un univers proche de la galerie d’art, tout en gardant les mains dans la matière. « Quand on a soif d’apprendre, soif de beau et de technique, l’artisanat d’art, c’est parfait », sourit-elle, des idées plein les yeux. Gabrielle aime mener ses créations de bout en bout, du premier croquis jusqu’à la dernière cuisson, apprivoisant patiemment les gestes et techniques, parfois au prix de micro-mouvements répétés qui marquent le corps. « C’est le travail d’une vie », dit-elle.
Sa présence au Village des créateurs, à l’occasion du week-end inaugural de l’exposition L’Or et le Geste, prend tout son sens. Avec Gabrielle, chaque pièce raconte cette recherche exigeante d’un équilibre fragile, où la main et la matière se répondent.
Accédez au détail du programme du week-end inaugural de l’exposition l’Or et le Geste au centre archéologique de Montans !
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