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À l’occasion du week-end inaugural de l’exposition L’Or et le Geste, le Torque de Montans du 19 au 21 septembre, un Village des Créateurs prend place au Centre archéologique de Montans. Sur cette page, retrouvez les artisans présents pour l’événement et plongez dans leurs univers… Bijoutiers, joailliers, potiers, céramistes, couteliers : chacun façonne la matière à sa manière, avec passion et précision.
Publié le 5 septembre 2025
Brice, Sylvie, Anaïs, Laurent, Manon et Gabrielle nous partagent leurs gestes et leurs histoires. Le temps d’un portrait, entrez dans leur monde, entre poudre de métal, argile, bronze ou argent, et laissez-vous surprendre par la poésie de leur savoir-faire. Et pendant le week-end inaugural de l’exposition au Centre Archéologique de Montans, ne manquez pas leurs démonstrations en direct, et retrouvez leurs créations sur le Village des Créateurs !
Dans son atelier niché au cœur de la nature, Manon, créatrice de l’atelier O’bois d’Argent, fond l’argent, sertit les pierres, imagine et façonne ses créations. Bijoutière-joaillière inspirée par la faune et la flore, elle conçoit ses pièces comme de petits fragments de nature à porter sur soi. Passer le pas de sa porte, c’est entrer dans un univers où chaque bijou raconte une histoire, un paysage, une émotion. Du haut de ses 21 ans, Manon compte déjà six années d’expérience. Depuis toujours, elle a les mains occupées : maquettes en papier, petits objets bricolés… « J’étais toujours à construire un truc ! », se souvient-elle. Après un début de parcours en lycée général, elle réalise vite que cette voie ne lui offre pas les perspectives qu’elle espérait…
Vianel. Un nom qui sonne comme un voyage… ou comme un héritage. Laurent s’amuse à en donner une explication philosophique : via, le chemin, et nel, vers la lumière. Mais derrière les mots, plus que l’esprit, il y a le cœur : les initiales de ses trois enfants, Vincent, Antoine et Elisa. Pour ce coutelier, tout est affaire de transmission. Fils d’un artisan métallier, Laurent a grandi entre le parfum du bois travaillé et la chaleur du métal forgé. Aujourd’hui installé à Saint-Gauzens, dans un ancien abri de jardin transformé en atelier avec l’aide de sa femme Nadia et de sa fille, Laurent façonne ses pièces enracinées dans le terroir et dans la mémoire.
C’est en plein cœur de Gaillac, sur l’avenue Joseph Rigal, qu’Anaïs, alias Madame Barbotine, a posé son tour et ses pains de terres. À travers la grande baie vitrée, on peut la voir à l’œuvre, concentrée, les mains plongées dans la matière. Dans l’atelier qu’Anais partage avec deux autres créatrices, Émilie et Léa, elle crée, tourne, et enseigne aussi. De la terre au four, du geste à l’émail, chaque pièce raconte une recherche, une envie, un moment. Rencontre avec une céramiste qui aime autant transmettre que tester, et qui continue, toujours d’explorer.
Rendez-vous à la gare de Couffouleux. Derrière la grande porte de “L’Atelier du Rail”, un escalier en colimaçon mène jusqu’à l’atelier de Brice Baulès, bijoutier et ancien élève du lycée Clément de Pémille à Graulhet.
L’atelier du Rail, repère de créateurs
Cet ancien appartement de fonction ne se reconnaît plus. Depuis trois ans, Brice et son ami Nil Revel, réparateur d’accordéons, y ont installé leurs ateliers. C’est grâce au programme 1001 gares de la SNCF, qui permet de réinventer les espaces vacants à travers des projets commerciaux, artisanaux, que ce lieu a trouvé une nouvelle vocation.
Une fois l’appel à projet remporté, les deux jeunes artisans retroussent leurs manches : pendant huit mois, ils abattent, isolent, câblent… et offrent au lieu un nouveau souffle. Aujourd’hui, ils sont 6 créateurs à mélanger leurs arts, de la poterie à la couture en passant par la joaillerie. Un vrai laboratoire créatif : “« C’est motivant et enrichissant. On se donne des coups de main, on mange ensemble le midi… » raconte Brice. Partisan du travail en commun, il a par exemple prêté main-forte à Nil pour réparer la mécanique d’un accordéon, et travaille actuellement sur une collection en duo avec la céramiste Léa Zanotti, mêlant métal et céramique.
Dans son atelier baigné de lumière, installé au cœur d’un ancien château aux briques patinées par le temps, Sylvie façonne la poudre de métal comme d’autres pétrissent la terre. Bijoutière joaillière, elle s’est spécialisée dans un savoir-faire rare et délicat : la pâte de métal.
Peu d’artisans s’y aventurent, tant cette technique est exigeante, minutieuse et demande un long apprentissage. Inventée au Japon dans les années 1990, elle repose sur l’utilisation de poudres de métal recyclé (argent, bronze, cuivre et même or), mêlées à un liant organique non toxique. Une méthode “moderne et responsable” avec laquelle Sylvie se sent parfaitement alignée. La pâte obtenue a une texture argileuse, souple et malléable, quelque part entre la pâte à modeler et l’argile terreuse. “Plus c’est fin, plus c’est friable, plus c’est délicat”, explique Sylvie en caressant du bout des doigts sa prochaine création.
“ORAJ”. Un nom que Gabrielle a choisi comme un écho à sa propre histoire. Née un soir d’orage en plein hiver, sous un ciel où les éléments s’accordaient en « une partition chaotique et subtile », elle aime ce phénomène pour sa force régénératrice : « Il bouscule, purifie, nourrit », confie Gabrielle. Dans son atelier, c’est un peu le même théâtre : le métal, la chaleur du four, la couleur intrigante de l’émail… tout s’orchestre dans un mouvement constant. Gabrielle, tempétueuse comme les forces qu’elle admire, vit dans un bouillonnement créatif où les idées fusent et les projets se chevauchent. Sur chaque étagère s’accumulent ébauches, essais, éclats de matière… comme autant de promesses à venir. C’est ici, à Lisle-sur-Tarn, que depuis six ans, elle exerce en tant que bijoutière-joaillière et émailleuse de métal. Rencontre avec une artisane d’art qui collectionne émaux centenaires et défis techniques pour des créations uniques.
Accédez au détail du programme du week-end inaugural de l’exposition l’Or et le Geste au centre archéologique de Montans !
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