Economie : Quand l’innovation et savoir-faire s’ancrent à Graulhet

La Communauté d’agglomération Gaillac-Graulhet, a lancé un concours pour soutenir les jeunes entreprises locales. À la clé : 6 mois d’hébergement gratuit et un accompagnement sur-mesure pour booster leur activité. Parmi les nombreux candidats, deux entrepreneurs ont été récompensés pour leur créativité et leur ambition. Découvrez leurs portraits et plongez dans leurs univers, où innovation et savoir-faire s’entrelacent.

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Le mobilier design de LBV Créations

« J’ai toujours su que je me lancerai dans l’entreprenariat » explique Benoit Laffargue. C’est chose faite depuis le 30 juin et la création de LBV Création. Le jeune entrepreneur a même un peu d’avance sur son calendrier. Lauréat du concours lancé par l’agglomération en direction des créateurs d’entreprise, la société vient de s’installer à la pépinière d’entreprise Òsca à Graulhet.

Le créneau de Benoit c’est la création de mobiliers de luxe fabriqués à partir de matières nobles et des technologies innovantes.

Pour réussir, le jeune homme a mis tous les atouts de son côté. Sept ans d’études en ébénisterie, une spécialisation en laquage et vernis des meubles et le voilà paré pour présenter un chef d’œuvre à l’Institut National des métiers d’Art. Son secrétaire aux formes épurées obtient la première place. « J’ai choisi des matériaux innovants comme la strate qui peut être régénérée en cas de rayure ». Il y a ajouté une dose d’électronique pour les ouvertures. Ce succès d’estime renforce son envie de se tourner vers la création.

Mais pas question de partir à l’aventure. Il prend le temps d’intégrer différentes structures : l’incubateur de l’IMT Mines d’Albi, la French Tech et la Mêlée numérique à Toulouse.

Dans son atelier, il s’équipe des outillages indispensables et des matériaux qu’il va utiliser : le bois massif (noyer…), la poudre de pierre, métaux, tissus…

Il conçoit aussi sa future collection. « Une expérience en Angleterre m’a donné le goût du prototypage, il faut dessiner, concevoir et réaliser le prototype » explique -t-il. Alors son bureau est couvert de dessins et d’esquisses. Le futur passera par des expositions dans des lieux prestigieux à Paris, Lyon, Genève, Marseille, Monaco et au Luxembourg.

Passionné par le travail du bois, le jeune entrepreneur aime assembler les matériaux. Il ambitionne de tout réaliser en interne dans son atelier. Chaque pièce sera numérotée « et il n’y aura pas plus de 500 exemplaires ».

De la cendre à la lessive vec Ash’UP

Aurélien Mazzoni et Laurent Deleris étaient faits pour se rencontrer. Sensibilisés aux questions environnementales, adeptes de l’économie circulaires, ils ont fini par s’associer pour crée Ash Up qui vient de s’installer à la pépinière d’entreprises Òsca de Graulhet après avoir gagné le concours lancé par l’agglomération. Leur projet : fabriquer de la lessive à partir des cendres produites par les chaufferies à bois du secteur.

La recette est simple, de l’eau dans laquelle de la cendre macère et que l’on brasse régulièrement. La soude et la potasse contenu dans la cendre vont être captées par l’eau. Il suffit ensuite de filtrer l’ensemble pour obtenir une lessive prête à l’emploi avec un fort pouvoir dégraissant. Un process simple que tout le monde peut appliquer à la maison que les deux associés veulent industrialiser.

Pour Ash Up, l’ambition est de créer un cercle vertueux. Les cendres proviendront des chaufferies à bois du Tarn (dont les 6 présentes sur le territoire et gérées par Trifyl) et de Haute-Garonne. La production se fera dans l’atelier de Graulhet, à partir d’eau de pluie récupérée sur le toit de la pépinière. Après filtrage, la cendre sera envoyée vers des filières de valorisation. « Notre défi aujourd’hui est de trouver des exutoires aux résidus de cendre ». Le duo travaille avec l’ADEME, un laboratoire toulousain et l’IMT Mines d’Albi. À ce jour, les cendres sont généralement enfouies, une petite part est destinée à des épandages agricoles. « Nous avons des pistes de valorisation possible notamment dans le bâtiment ».

La commercialisation des premiers bidons a commencé en janvier 2023 essentiellement en grandes et moyennes surfaces et dans quelques points de vente de magasins de producteurs. Conditionnée en bidon de 2,5 litres la lessive de Ash Up permet une cinquantaine de lavages. « Nos bidons sont consignés car le plastique n’est pas recyclable. Nous les récupérons pour les réutiliser ». Fin 2024, Ash Up atteindra une production de 3000 litres.

À terme, la société envisage de traiter les 30 000 tonnes de cendre produites chaque année en Occitanie par les chaufferies. « Être installé à Graulhet est un atout à mi-chemin entre le Tarn et la Haute-Garonne ».