Economie, Portrait : Échange avec François Desombre, fondateur d’Écoquille

François Desombre, créateur de l'Écoquille, nous raconte l'histoire de cette habitation durable, saine et économe.

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Naissance du projet Écoquille

Militant écolo depuis 50 ans, François Desombre se définit comme journaliste, cinéaste, conférencier, et sa vie professionnelle est conduite par ses convictions. De fil en aiguille, il finit par écrire sur la maison en bois qu’il a construit avec sa compagne de l’époque. « On me posait des questions dessus et j’ai fini par sortir un livre complet sur l’habitat écologique – J’attends une maison – tiré à 36.000 exemplaires. »

C’est pourquoi il se consacre totalement à définir un habitat réellement écologique. « J’étais ravi, l’habitat est un axe sur lequel on peut changer la société et notre impact ». Au travers d’une soixantaine de conférences sur le sujet, François fait découvrir au public les alternatives existantes, en particulier les maisons rondes.

Le concept d’Écoquille

C’est en 2017 qu’il s’associe à un jeune artisan pour créer la maison « écolo » dont il rêvait, l’Écoquille. « Je voulais une maison écologique accessible au plus grand nombre. Sa forme en carapace de tortue permet d’économiser 30% de matériaux par rapport à une maison lambda ». Il s’inspire d’une ancienne technique de charpente datant du XVIème siècle. En observant la nature et des silos d’agriculture, il crée un dispositif de ventilation de toiture, proche de celui des termitières, qui aspire l’air chaud et l’évacue par un double toit. Mr Desombre trouve l’inspiration partout et particulièrement dans le bio-mimétisme. On le voit aussi dans les fondations d’Écoquille. « Les plots sont inspirées des pattes d’éléphants ou troncs d’arbres et l’avantage c’est qu’ils sont réparables ! ».

Un habitat durable

L’Écoquille se base sur une construction solide et légère (10 fois moins lourde qu’une maison en parpaing) et son fondateur nous assure qu’elle est la plus isolée du marché et que le confort acoustique est incomparable. On peut d’ailleurs vivre en autonomie totale grâce à des panneaux photovoltaïques tant sa consommation énergétique est faible.

« Si toutes les habitations étaient autonomes en énergie, on économiserait 25% de l’énergie nationale ! ».

François Desombre

Cet habitat est une réponse aux défis de demain et tout est pensé local. Le bois est de qualité (bois douglas pour l’intérieur et mélèze non traité des Hautes Alpes, venant d’une scierie sélectionnée). La laine de chanvre en vrac bio (sans pesticide, nécessitant peu d’eau) provient d’une coopérative paysanne près de Niort.

« On utilise du high tech pour faire du low tech ». Grâce à un outillage numérique en atelier, l’entreprise produit des pièces faciles à manipuler et la maison auto-constructive est livrée en kit (avec assistance sur chantier). Cela entre en cohésion avec la démarche du fondateur, qui souhaite que les gens se réapproprient des savoir-faire et puissent à nouveau bâtir leur rêve.

Du Tarn à la Bretagne, en passant par l’Ardèche, les Pyrénées et la frontière Belge, l’Écoquille a encore quelques belles années devant elle, soutenue par une équipe de passionnés, et certains clients qui continuent à propager leur choix d’une habitation durable, saine et économe via des chantiers participatifs ou des échanges solidaires.”