Culture, Economie, Portrait : L’imprimerie Escourbiac: une histoire de famille graulhétoise

L’Imprimerie Escourbiac est l'une des entreprises innovantes de notre territoire. Nous sommes allés à la rencontre de Philippe Escourbiac à Graulhet.

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Une histoire de famille : une passion, deux métiers

C’est en 1963, que Michel Escourbiac, alors musicien d’orchestre, crée l’imprimerie qui portera son nom. Inspiré par son père, lui-même imprimeur sur Albi, « Michel rejoint une graulhétoise » nous indique son fils Philippe, en souriant. C’est d’ailleurs en 1997 que Philippe reprend la société et que son frère Alain le rejoint quelques années plus tard. Ce dernier s’occupe de la partie commerciale, à travers un show-room ouvert sur Paris, rapportant 50% du chiffre d’affaire.

L’entreprise offre deux types d’activités : celle de l’imprimerie publicitaire (revues, calendriers, catalogues) qui représente 60% de son activité et celle du livre sur-mesure.

La société est leader sur le marché français des beaux livres. Philippe Escourbiac nous explique que les photographes les contactent pour le choix d’un papier de qualité, le format et la colorimétrie. L’imprimerie sait optimiser les différents éléments qui compose un beau livre pour refléter au mieux la sensibilité de chaque artiste. « A la différence de nos confrères, nous avons des papiers très variés. Les clients peuvent venir sur place pour suivre l’évolution, faire des modifications. » L’imprimerie Escourbiac emploie un photograveur et un chromiste permettant une expertise exceptionnelle face aux concurrents.

Des conseils pour l’auto-édition

L’entreprise travaille directement avec les auteurs (très peu avec des éditeurs), se positionnant ainsi sur le marché de l’auto-édition. Mais le travail de la quarantaine d’employés ne s’arrête pas à l’impression, puisqu’ils accompagnent aussi le client dans la préparation de son projet et lui prodiguent des conseils de vente, de recherche de financement, de commercialisation et de communication. « Un auteur peut utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir son livre, compléter avec une présence sur des festivals, expositions, etc. Nous existons aussi pour guider les nouveaux sur ce marché. Les conseils et le choix des papiers sont les petits plus qui les font revenir. »

Après avoir reçu 3 fois le Cadrat d’Or de façon consécutive, reconnaissant l’imprimerie Escourbiac comme le meilleur imprimeur de France, le dirigeant sait rester humble et profondément humain.

Imprimeur engagée

L’imprimerie invite à la pause au milieu de la campagne graulhétoise. « Lorsqu’un auteur parisien nous rend visite, il apprécie la quiétude du lieu, après avoir passé une bonne partie de sa journée dans les transports. » Les salariés semblent aussi profiter de l’environnement accueillant et remarquable de ce bout du Sud-Ouest. Cette convivialité se ressent dans les avis positifs et clients qui reviennent.

Labellisé Imprim’Vert depuis très longtemps, la société recycle et cherche à limiter son impact sur l’environnement en équipant les commerciaux de véhicules électriques et leurs nouveaux bâtiments de photovoltaïque.

« Nous nous engageons aussi sur le territoire, en étant partenaire d’associations. » Mécène des Clefs de Saint Pierre (orchestre de chambre, composé de solistes de l’Orchestre du Capitole) et partenaire de la Scène Nationale d’Albi, l’imprimerie semble célébrer l’héritage de son fondateur.

« Je suis personnellement administrateur du réseau Entreprendre Tarn depuis plus de 15 ans, avec l’envie d’aider les jeunes entrepreneurs dans leur quête créative » nous explique Philippe Escourbiac.
« Nous savons nous remettre en cause. On avait prédit la mort du livre (avec l’apparition des tablettes et liseuses), finalement la crise a révélé son avenir. D’ailleurs beaucoup de livres sont sortis grâce au confinement (photographies de rues vides à Mazamet). »

La France entière semble avoir toutes les raisons de venir jusqu’à Graulhet dans le Tarn… surtout lorsqu’il s’agit d’aller admirer son futur livre en pleine impression.